À quoi sert un correcteur professionnel ?

Avec l’avènement de l’ordinateur domestique et de la PAO (publication assistée par ordinateur), chacun s’est senti pousser des ailes d’écrivain et s’est improvisé correcteur.

La presse écrite, plus désireuse de faire des économies que de proposer des articles bien relus, licencie ses correcteurs, surtout ceux des publications internet.

L’école consacre de moins en moins de temps et d’énergie à l’apprentissage de la langue française. Quel élève maîtrise encore l’orthographe et l’analyse logique enseignées à ses grands-parents ?

Pour finir, la spontanéité de l’oral semble prendre le pas sur la lenteur relative de l’écrit, un peu comme si le réflexe primait la réflexion.

Dans ces conditions, pourquoi faire appel à un correcteur humain ?

Les ordinateurs sont maintenant équipés d’un correcteur orthographique, efficace et gratuit, qui frisotte et souligne toute orthographe ou typographie jugée fautive. Il vous faut alors choisir entre les possibilités offertes par ledit correcteur jusqu’à ce que la vague ou le trait ne disparaisse. Hélas ! vous pouvez faire le mauvais choix sans que le correcteur ne réagisse. Il arrive aussi que les propositions soient inutiles voire fautives. Un correcteur d’orthographe qui vous induit en erreur, c’est un comble ! Mais soyons bonne joueuse, un grand nombre de fautes peuvent être évitées grâce à lui.    

C’est pourtant loin de suffire. La langue ne se réduit pas à un langage binaire.  Elle est riche, subtile et libre ! La ponctuation ne se laisse pas emprisonner et codifier par un traitement informatique, même dans cet exemple pourtant élémentaire :

Le slogan : « Vous êtes bien, sur radio classique » s’attribue votre bien-être d’auditeur.

Au lieu de cela : « Vous êtes bien sur radio classique » vous confirmerait que vous avez trouvé la bonne fréquence. Nuance de taille grâce à une toute petite virgule !

A fortiori, l’orthographe lexicale, la syntaxe ou la grammaire !

« Elles sont toutes à leur métier » (pas une femme ne manque au travail) n’est pas du tout l’équivalent de : « Elles sont tout à leur métier » (elles s’y consacrent entièrement).

« Les cantatrices que j'ai entendu applaudir » (elles ont été applaudies) ne sont pas « les cantatrices que j'ai entendues applaudir » (elles ont applaudi).

Et je ne parle même pas des choix de vocabulaire et de style, ni de la cohérence interne d’un document, ni de l’exactitude de ses informations.

D’où il découle qu’un correcteur professionnel humain l’emporte nettement sur un simple correcteur informatique.

Est-il si important d’écrire correctement ?

Nous connaissons tous de nombreuses perles de collégien ou de bachelier. Tel professeur a ainsi pu découvrir que la chapelle Sixtine avait été peinte par « Mickey l'ange ».

Ce qui est « excusable » d’un enfant l’est moins d’un adulte, surtout s’il a des ambitions pour son emploi ou son entreprise. Ce genre de bévue ou d’ignorance peut effectivement se révéler préjudiciable pour le négligent : un CV et une lettre de motivation criblés de fautes feront perdre un emploi à un candidat à l’embauche, même s'il est compétent. Ou, comme nous l’apprend cette étude britannique, une seule faute suffit à faire perdre la moitié de ses ventes à un site internet.

Cela peut paraître disproportionné mais, pour un client, un employeur, un lecteur, ces faiseurs de fautes sont considérés comme des illettrés ou des personnes peu fiables, qui n'ont pas pris le temps de se faire relire.

La faute d’orthographe relèverait-elle d'une faute morale ?

En France aussi, l’orthographe est une religion et le contrevenant un hérétique. Il fut un temps où l’Éducation nationale préférait d’ailleurs parler d’erreur que de faute d’orthographe pour ne pas stigmatiser les élèves. Toujours ce vocabulaire moral et religieux ! Je vous conseille vivement cette réjouissante vidéo (la faute de l'orthographe) dont la conclusion vous étonnera sans doute.

Le mérite de cette vidéo est grand : elle m’a rendue plus tolérante vis-à-vis des gens qui connaissent des difficultés à l’écrit. Tout le monde peut faire des fautes, au minimum de frappe ou d’étourderie. Par ailleurs, sans eux, je n’aurais plus qu’à aller planter mes choux-bijoux-cailloux-genoux-hiboux-joujoux-poux-hénoux ailleurs ! Plus sérieusement enfin, beaucoup de talents s’expriment autrement qu’à l’écrit. Vous compensez peut-être votre dysorthographie chronique et handicapante par un esprit créatif !

Ou peut-être pas. Peut-être même avez-vous remporté un examen d'orthographe comme le certificat Voltaire ? Même dans ce cas-là, vous pourriez utilement solliciter mon aide.

Suffit-il d’être bon en orthographe pour savoir corriger un texte ?

La correction est un métier sérieux. Aride pour certains. La maîtrise de la typographie, pour ne citer qu’elle, nécessite une mémoire profonde et un entraînement continu.

Le bon usage des majuscules noircit à lui seul bien des pages d’un code typographe.  On doit écrire par exemple :

« Le navire passe le cap Vert » mais « Il ancre dans les îles du Cap-Vert » ;

« Je marche vers l’ouest » mais « J’habite l’Ouest de la France » ;

« Il parcourt l’Évangile selon saint Jean » mais « Il regarde une statue de Saint-Jean ».

Et ce n’est qu’une infime partie de ce fameux code.

Ces subtilités n’existent pas pour faire joli ou briller dans les soirées. Elles ont un sens, une utilité qui lève une ambiguïté. Car voici un principe linguistique immuable : la langue ne conserve jamais inutilement une difficulté sans plus-value. Ainsi, deux mots rigoureusement synonymes n’existent pas. Pour celui qui parle ou celui qui écrit, paresse d’apprendre et volonté d’être compris doivent s’équilibrer.

Un correcteur professionnel corrige-t-il seulement les fautes ?

Certes, je traque les fautes ortho-typographiques ou les coquilles sans pitié. Mais c’est loin d’être ma seule activité.

Je peux vous suggérer d’autres formulations au moyen de commentaires apportés en marge. Un dialogue s’instaure alors entre nous.

Si vous m'en faites la demande, je peux aussi vous proposer d’améliorer votre texte : style, sens ou composition du texte, tout y passe. Je suis là pour vous conseiller.  

Portez-vous un regard objectif sur votre propre travail ?

Livrer votre travail à un tiers neutre et rigoureux permet de connaître un autre point de vue, moins affectif. J’apporte un regard neuf, critique mais bienveillant à vos écrits. Je mets en avant leurs qualités, et décèle leurs défauts si cela vous aide à sublimer ce qui vous tient tant à cœur.

Un bon correcteur, c’est quoi ?

C’est une personne qui allie de sérieuses qualités rédactionnelles à des qualités d’écoute, de dialogue et de discrétion. Elle se doit de respecter la nature et le fond du document qui lui est soumis. Elle sait encourager et mettre en valeur le document et son auteur.

En résumé :

1o pour l’instant, un correcteur professionnel de chair et d’os l’emporte sur un correcteur d’orthographe automatique ;

2o les fautes d’orthographe stigmatisent à tort les contrevenants. Hélas, dans certaines situations, il vaut mieux savoir écrire. À défaut, il faut déléguer la correction ;

3o la correction est un métier très pointu. Il se s'improvise pas et ne se limite pas à la correction de l’orthographe ;

4o le correcteur apporte un regard objectif sur votre travail et peut proposer des améliorations de tous ordres ;

5o tout cela n’est possible que dans le dialogue.

Bienvenue à la correctrice !